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Chroniques, à Paris.

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28 novembre 2011

« A girl can wait for the good one...

.. that doesn't mean she can't have fun with all the wrong ones. »
 
Aucun appel manqué. Bon.
Aucun message non lu, aucun mail perso non lu, même ma boite pro est desertique.
 
Pourquoi, soudainement, le monde entier semble se taire ? Pourquoi ma chambre de bonne parait-elle si petite, les voisins trop bruyants, le métro trop plein ? Il faut dire, si je n'avais pas jeté le mâle comme un mal propre jeudi dernier, au moins aurais-je la certitude d'un message journalier.. Mais dans "je ne veux plus qu'on se parle", il n'y a pas d'alternative, il n'a le choix que de se taire.
J'appelle ma messagerie, je suis sûre qu'il doit y avoir un message auquel je n'ai pas répondu qui y traîne. "Salut, c'est moi... Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé, enfin, 7 jours, mais je voulais avoir de tes nouvelles..." J'avais effectivement oublié de rappeler le terre-à-terre. "... Voilà donc rappelle moi, qu'on fasse un point sur nous deux, un check point." Un check point. Le terre-à-terre n'est pas surnommé le terre-à-terre pour rien... Comment peut-on envisager de séduire une nana en voulant faire un check point ? Le pire, c'est que le terre-à-terre est très gentil, drôle, intelligent, plutot mignon, il est tout ce qu'on pourrait attendre d'un homme.. Et pourtant, je ne le rappelerais probablement pas. Et j'entends la sournoise petite voix de ma conscience me dire que, aussi, s'y j'y met pas un peu du mien, j'ai pas le droit de me plaindre, non mais! (la petite voix que j'entends n'est autre que celle de ma meilleure amie, qui s'incruste dans ma tête pour me dire ce que je ne veux pas entendre). Alors certes, tout le monde ne se tait pas, et quelques minutes plus tard, je recois un coup de fil de mes parents. Oui tout va bien, oui je vais penser à manger ce soir, oui je fais attention en traversant (croyez-le ou non, cette conversation à bien lieu, souvent). J'ai soudain très envie de raccrocher, je ne veux pas me souvenir du confort dans lequel ils évoluent, de ma grande chambre qui n'est plus la mienne. J'ai cedé ma chambre de 15m2 à mon petit frère, il fallait un gage pour que mon départ soit moins difficile. Dimanche, j'ai donc, pour la neuvième fois depuis ma naissance, déménagé.
Un déménagement, et tous ceux qui l'ont vécu le savent, ne se fait pas sans douleur. C'est un déracinement, une perte de repère, peu importe depuis combien de temps vous viviez chez vous. Seulement moi, je pensais qu'en ayant passé mon adolescence à silloner la France, l'habitude s'était installée. Et bien pas du tout. Ce qu'il y a de traître, avec les déménagements, c'est qu'on ne sait jamais si l'on va souffrir ou pas. Là, je ne m'étais pas préparée, c'est arrivé d'un coup. Pourtant, c'est la première fois que je déménage par choix (choix que je ne regrette pas une seconde), personne ne m'a forcée en rien. Mais je me sens comme recalée à l'entrée du Queen. Frustrée, enervée, presque triste, je me sens seule, seule, SEUUULE dans la capitale. Et en écrivant ces lignes, je comprends pourquoi. Ce ne sont pas ma grande chambre, ma salle de bain privée, ma bibliothèque, ma collection de Vogue qui me manquent. Quand je vivais encore officiellement chez mes parents, j'ai passé le plus clair de mon temps chez le mâle, et j'en étais très heureuse. Rien n'était prévu, je suis souvent partie bosser avec la tenue de la veille (pardonnez mes pêchés), une culotte achetée au Monop' d'en face, ou une chemise empruntée à l'interressé. Ce soir, je sais que cette cachette n'existe plus. Le mâle n'est pas en ville, et même s'il y était, je me suis oté le droit d'aller me réfugier chez lui. Je suis comme une enfant à qui on a démonté la cabane préférée dans laquelle elle partait jouer et rêver pendant des heures. Je construis une autre cabane, ailleurs, seule, et j'ai d'autres camarades de jeux, des qui veulent faire des check-point... C'est ce qu'on appelle avancer, aller de l'avant. Déménager, finalement, ce n'est pas tellement changer de lieu de vie à proprement dit. C'est aussi accepter de changer d'environnement et d'habitudes, accepter d'être perdue, accepter de perdre aussi. C'est accepter de ne jamais rien prendre pour acquis, et de ne jamais dire jamais. Après tout, l'année dernière j'ai retrouvé une amie à qui je n'avais pas parlé depuis 10 ans. Nous étions très copines à l'époque, mais j'avais dû quitter la ville, et nous avions finis par nous perdre de vue. Pourtant, 10 ans après, rien n'avait changé. Nous étions les mêmes, nous avions juste évolué, pris de l'âge et de l'expérience. Nous étions prêtes à avoir une véritable amitié, le timing était meilleur. Je me dis alors que peut-être vais-je retrouver le mâle, un jour, Dieu seul sait quand.. 
Et si ce jour là arrive, je sais que nous serons tous les deux prêts, le timing cette fois-ci, sera bon.
 
En attendant, je vous laisse ...
J'ai un check-point à faire..
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21 novembre 2011

Première soirée ...

19h30
Il est l'heure de quitter le boulot, il est l'heure, pour la première fois, de prendre le métro et de rentrer chez moi. Toute seule, chez moi. Wow, la trouille.
 
20h,
Quelques minutes, et un harcelage du mâle plus tard, je me résigne. Le mâle ne veut pas sortir, ne veut pas se promener, ne veut pas faire le Marché de Noël, ne m'invite même pas chez lui (ma cachette preférée), bref, le mâle ne veut rien faire, en somme, et moi, je vais devoir rentrer. Seule.
 
21h,
 Je me rends compte que le gros, gros inconvénient de vivre seule, c'est qu'il m'est littéralement impossible de faire un tas de choses, comme par exemple raconter ma journée, ou encore ouvrir un pot de cornichons. Alors soit j'ai beaucoup de choses à apprendre sur cette vie en solitaire (comme une astuce de dingue qui défierait les lois des bocaux trop biens fermés), soit j'ai beaucoup, beaucoup de muscles dont je dois découvrir l'existence. Pour l'heure, je n'ai plus qu'à oublier mon envie de cornichons.
 
22h39,
La dispute des chinois d'à côté m'empêche de dormir. C'est drôle, seule dans ma petite chambre (enfin, moi et le bruit du frigo), j'ai l'impression d'être dans une version adulte de ma chambre d'internat. Si ce n'est que je ne peux pas ouvrir la porte, traverser le couloir en catimini et retrouver mes frangines pour les empêcher de dormir elles aussi (vous êtes  les filles quand on a besoin que vous soyez derrière la porte d'à côté ??). Je n'ai pas encore eu le temps d'analyser mes voisins, mais il me semble que le choix est assez restreint. Il y a des chinois, ça, c'est clair (j'n'ai rien contre eux, en soi, mais je ne comprends pas le sujet du conflit, quitte à pas dormir, j'aurais au moins aimé profiter de la scène de ménage). Il y a sûrement deux ou trois étudiant(e)s, j'ai aussi croisé un gros monsieur à moustache (il est clair qu'on est loin du glamour des frangines..). Et si, quelque part derrière une de ces portes se cachait un séduisant jeune homme qui sait ouvrir un bocal de cornichons ? Aucun moyen de vérifier. Il faut que je m'y fasse, le temps de l'internat est bel et bien révolu. Est-ce un mal, un bien ? Il faut dire que ma chambre au dernier étage du lycée Michelet ne donnait certainement pas un accès direct à la Tour Effeil, et jamais en sortant de cours, je n'ai vu le pont Alexandre III..
 
23h10...
Je finis d'écrire ces lignes, et les asiat' se sont calmés... Je règle mon réveil, et je vais pouvoir m'endormir, pour la première fois, dans mon appartement parisien... Bonne nuit !
14 novembre 2011

Tout ce qui brille... Les fenêtres d'en face.

Le saut dans le vide.

Ça y est, le bail est signé. Je marche dans les rues dorées du 16ème arrondissement, je suis chez moi, je suis chez moi. Je croise toutes les cinq minutes des jeunes filles qui ont au maximum 15 ans et qui portent déjà plus de marques sur elles que je n'en porterais jamais de toute ma vie. Je suis chez moi, je suis chez moi. La nuit tombe, les appartements s'éclairent. Par les baies vitrées, on peut voir des lustres énormes, des miroirs gigantesques.. Dans un appartement, je dicerne un piano à queue, imposant, qui semble monopoliser tout la pièce, et posé dessus, un bouquet géant de fleurs blanches. Je passerais des heures à espionner le quotidien de ces gens dont le compte en banque est plutôt gaté. J'avais lu des livres, fantasmé à propos de ce quartier qui a vue sur la tour Eiffel.. Mais en vérité, c'est bien plus que tout ce que l'on peut s'imaginer. Il faut le voir pour le croire, dit-on. Et c'est vrai. Ces gens là jouent un film de leur propre vie, sans même s'en rendre compte. Ou plutôt non, ils ne jouent pas, ils vivent, mais ce qu'ils vivent, c'est ce qu'on nous propose à nous, reste du monde. Leurs vies, c'est le rêve que l'on nous vends. Ils ont l'argent, ils ont le pouvoir. Les dames de 70 ans peuvent, si elles le veulent, changer de tour de poitrine tous les premiers lundi du mois. Les hommes se lassent de leur Ferrari comme d'un jouet - c'est humain, me direz-vous.. mais eux, peuvent en changer toutes les semaines. Tout cela est vrai, je n'exagère rien. La plupart de ceux qui liront ces mots se diront que ce n'est qu'un territoire superficiel, ou le bonheur est feint et ou les vraies valeurs se perdent. Peut-être. Mais ce quartier m'accueille, me rassure, me conforte. Les immeubles ne sont pas hauts, ils sont juste là, me protègent du froid, m'abritent du vent hivernal. Personne ne me connaît, ne m'arrête dans la rue pour me demander si je vais bien, et comment va la ptite famille ?! Les gens que je croise aujourd'hui, je ne les recroiserais pas demain. Ici, tout bouge, rien n'est encré. Il ne faut pas s'attacher, tout change très vite. Les tour de poitrine, les Ferrari, les gens. Je n'ai pas la prétention de les juger, je ne fais pas partie de leur monde (moi et mes neuf mètres carrés), et ne les jalouse pas pour ça. Mais cet univers est si particulier, il faut savoir que tout le monde s'active à l'entretenir. Je trouve intéressant que ce qui y vivent, tout comme ceux qui y travaillent, s'activent à préserver cette suprématie qu'ont acquit les gens du 16. Aujourd'hui, j'ai signé un pied à terre dans un tout petit coin de ce paradis. J'ai sauté, à pied joint, sans regarder en bas.

5 novembre 2011

People are made to be loved..

..AND THINGS ARE MADE TO BE USED.

 THE CONFUSION IN THIS WORLD IS THAT PEOPLE ARE USED AND THINGS ARE LOVED.



" Le tout dans la vie c'est d'être sûre de ses choix tout en les ayant réfléchis.
 Il ne faut pas être impulsive, et nous les femmes, on ferait n'importe quoi par amour. Il ne faut pas faire n'importe quoi. "

Je viens de rencontrer la personne qui vient de me sortir cette phrase. C'est ma nouvelle agent immobilier. Un petit bout de femme qui porte un trench Burberry et un pull Rykiel, et qui se plaint dès son arrivée d'un peu tout ce qui passe, les voitures, les hommes, la vie, l'amour. Aujourd'hui, elle est là pour me faire visiter une petite chambre de 9m² au beau milieu du 16ème arrondissement parisien. Il fait beau, un soleil rayonnant alors que l'automne bat son plein partout ailleurs. On rentre grâce à un badge de sécurité dans le couloir de service. Les murs sont jaunes, les portes se suivent, j'ai l'impression d'être entrée dans un vieux motel. Mais où suis-je encore tombée ? On s'arrête, c'est cette porte. Ce sera cette porte. Le numéro 10, peut-être le 11, espérons le 10 (comme Zizou ?) (non, évidemment, pour le chiffre rond, rassurant, 11 c'est impair, inexact, personne n'aimerait vivre dans le numéro 11). Elle ouvre la porte, une douche, des toilettes, une kitchinette, le nécessaire est là. Cette petite pièce me fait face, sa blancheur, son impersonnalité me défie. Décore-moi, me dit-elle, apprivoise-moi, et je te tiendrais chaud cet hiver, quand tu auras froid, quand tu seras seule dans tes longues nuits d'hiver. J'ai déjà entendu ça quelque part, je me méfie, ça m'a joué des mauvais tours. Je relève quand même le défi. Ce sera lui, ce seront ces murs, ces arbres par la fenêtres, ce frigo orange hideux, ce canapé-lit là. Ce seront eux, mon décor. Eux, et tout ce que je compte leur apporter. L'agent immobilier est sympathique, elle m'aime bien, elle mettra mon dossier prioritaire. Elle veut même m'offrir du travail. Et si je quittais tout, que je devenais Agent Immobilier ?  Je crois à cette théorie du réalisme modal. Si je reste dans ma situation professionnelle actuelle, je vais sûrement évoluer. Peut-être vais-je trimer tous les jours à 60 heures par semaines, et craquer dans 6 mois, je plaquerais tout, ma vie sera changée. Peut-être aussi que mon travail sera rapidement récompensé et je partirais à Manhattan, j'aurais un grand appart, ma vie sera changée. Si je décide de devenir agent immobilier à Paris, peut-être vais-je être nulle, supra-nulle, ça m’ennuiera et je quitterais tout. Ma vie sera changée. Ou peut-être vais-je être géniale, faire beaucoup de ventes, je partirais à Manhattan, j'aurais un grand appart, ma vie sera changée. La théorie du réalisme modal explique que toutes ces vies vont exister, toutes ces vies vont être présentes, vont s'entrechoquer, pour au final me mener au même point, mon destin (cf le grand appart à NY, vous suivez ?). Il y a donc plusieurs mondes, plusieurs choix possibles, plusieurs chemins. Ce monde là, que j'ai en face de moi, c'est cet appartement, cette chambre, ce sont ces murs blancs, ces meubles fades, cette porte n°10 (peut-être 11), ce bail que je vais signer. Je suis loin de l'appart à Manhattan, mais ce sont mes choix, mon futur, mon monde.. 

BIENVENUE.

 

 

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Chroniques, à Paris.
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